Le stress
Le stress est une préoccupation majeure de notre siècle. Chacun de nous peut constater le rythme de la vie qui s'accélère : plus le temps de faire à manger, plus le temps de garder les enfants, planning chargé, travailler toujours plus vite, être de plus en plus performant, etc. Bref, plus le temps de s'ennuyer ! Ce rythme effréné caractéristique de notre ère technologique n'est pas sans conséquence sur notre organisme.
« Bon stress » et « mauvais stress »
Qu'est-ce que ça veut dire ? On a coutume d'appeler " bon stress " l'état de tension stimulante qui nous permet de mobiliser l'énergie pour accomplir des activités de manière créative. Ces activités, bien que puisant dans nos ressources, sont source de satisfaction. Le " bon stress " est donc un état temporaire de stress qui permet en retour des satisfactions (satisfaction du travail bien fait, satisfaction grâce à la reconnaissance bien méritée, satisfaction car donne du sens à la vie, etc.). Cet état de stress positif est nécessaire, car comme le disait Hans Celye : " Le stress, c'est la vie ".
Ce que l'on appelle le " mauvais stress " ressemble à première vue au " bon stress ". Cependant, en y regardant de plus près et en analysant les mécanismes, force est de constater qu'il y a des différences fondamentales entre les deux. Tout d'abord : la durée. Le stress est négatif quand il devient un état permanent. Notre organisme mobilise alors continuellement ses ressources et cela ouvre la porte à de nombreuses maladies. De plus, si la satisfaction n'est pas à la hauteur de l'énergie dépensée, cela mène parfois à ce qu'on appelle le " burn out ". C'est le " pétage de plomb " que subissent certains travailleurs pour lesquels la pression n'est plus supportable. Cette pression est aujourd'hui psychologique et s'insinue progressivement, subtilement, mais sûrement. C'est justement parce que d'une part nous sommes accoutumés tout jeune au stress et parce qu'il s'accentue lentement que nous ne le percevons plus, sauf quand ses effets deviennent visibles.
Sortir du stress
Il n'y a pas de méthode magique qui peut nous aider. Cependant, si nous prenons le temps de la réflexion, certains " leviers " sont actionnables. Mais avant d'intervenir sur ces leviers, une étape importante est la prise de recul, prélude indispensable pour devenir conscient de la situation. Dans cette étape, nous pouvons nous observer, comme si nous étions quelqu'un d'autre, pour voir ce qui dans notre vie est source de stress. Nous pouvons aussi être plus à l'écoute de ce que dit de nous notre entourage. Souvent les autres connaissent mieux certains de nos aspects que nous-mêmes. Le but est d'établir un bilan de départ, et aucune source de stress ne doit être négligée. Il peut être aidant d'écrire ces différentes sources de stress noir sur blanc.
Un des leviers significatif est l'organisation du temps. De manière pragmatique, chacun peut comprendre que si nous avons des périodes d'activités, il est nécessaire d'avoir des périodes de repos. C'est l'équilibre entre les deux qui nous permet d'être en forme et de supporter un stress, car notre organisme a le temps de se ressourcer. Beaucoup de personnes comptent sur le sommeil et le dimanche pour récupérer leur énergie. Pour nombre d'entre nous c'est suffisant, mais pour certains, ça ne l'est pas. Suivant notre niveau de stress et sa durée (accumulation), d'autres périodes de repos sont nécessaires. Cela peut être des cours de relaxation, des moments entre amis, de l'équitation, etc. bref, tout ce qui nous permet de nous vider l'esprit. Dans notre société, on court après la montre et on est pris par différentes obligations. La réaction première est de considérer que toutes ces obligations (qu'elles viennent des autres ou de nous même) sont indispensables ! oui oui, vraiment !... C'est une difficulté qui remet en question des décisions que nous avons prises à un moment donné, mais qui ne sont plus forcément toutes valables aujourd'hui. C'est le moment de se poser la question : qu'est-ce qui est important dans la vie ?
Gérer le temps ne veut pas dire forcément augmenter les périodes de repos, mais plutôt varier les activités. Pour beaucoup de personnes, c'est le travail qui est l'activité principale. Si cette activité est satisfaisante et enrichissante, alors il y a moins de risque de stress négatif. Si au contraire, notre travail est " alimentaire ", contraignant ou répétitif, peu gratifiant, il est alors nécessaire d'aménager du temps pour une activité créative en dehors du travail. Il ne faut pas oublier que la monotonie, ou même l'absence de travail peut être source d'un grand stress. Certaines personnes peuvent changer de travail et c'est alors plus facile pour elles de trouver de la satisfaction. Par contre, pour celles qui ne peuvent pas se permettre de perdre leur emploi, et qui subissent donc plus ou moins cette activité, la satisfaction doit être trouvée ailleurs.
Certaines personnes pensent qu'elles n'ont pas besoin de satisfaction. Nous savons aujourd'hui que nos besoins physiologiques doivent êtres assouvis pour être en bonne santé, mais nous savons aussi que nos besoins affectifs et psychologiques doivent l'être aussi. Cette " nourriture affective " est un carburant pour vaquer à nos activités. Sans elle, la vie est moins colorée, et les états dépressifs pointent à la porte. Prendre en compte ces besoins amène à se pencher sur nos activités : Sont-elles satisfaisantes ? De quoi ai-je besoin ?
Pour conclure, sortir du stress est possible à condition d'opérer des changements. Ces changements vont permettre d'aménager notre temps et nos activités pour plus de satisfaction et de joie. Bien entendu, ces changements extérieurs s'accompagnent nécessairement d'un changement intérieur, sans lequel les vieilles habitudes reviennent au galop.